Les Moulins et les Meuniers ( 3 )

À Saint Étienne d'Orthe

Le Moulin & la Moulaque de Miremont


Le Moulin de Miremont a fonctionné jusque dans les années Cinquante. L'alimentation en eau se faisait grâce à la retenue créée par une imposante digue de plus de cent mètres de long et de 4,5m de hauteur. Conservée sur toute sa longueur, une partie a cependant cédé lors de la crue de 1988 au cours de laquelle l'habitation a aussi subi d'importants dommages. La digue a été reconstruite et consolidée sur 27 mètres. La terre nécessaire à l'édification et aux réparations de cette digue a toujours été extraite dans un bois de la même propriété.

Au milieu de l'étang qui couvre un hectare et demi environ, se trouve une île qui servait de jardin potager. On y accédait en barque. Par la suite, elle fut ensemencée en maïs.

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La Moulaque de Miremont

Le canal de dérivation existe toujours et le ruisseau canalisé passe sous la voûte. Les vannes ont été démontées en 1980. Le fonctionnement se faisait grâce à une roue horizontale à godets et arbre de transmission en fer. Les meules ont aussi été démontées. Le moulin en possédait deux paires, alors que la moulaque qui existe toujours, en aval, n'en avait qu'une paire. "Meules en tour de cuillère pour le maïs et le seigle, en ailes de fougère pour le maïs seulement", plus fines pour le blé, en pierre blanche.

Avant la Révolution, le Moulin est propriété de Luce Antoinette d'Aspremont. Il est vendu comme bien national à Marc Foy, de la communauté juive de Saint Esprit. Le 17 floréal an XII, le maire, Penne-Bédat, déclare que "celui de Miremont est possédé par le citoyen Marc Foy de Saint Esprit, près de Bayonne." En 1811, le moulin appartient à Raymond Honton, maire de Lanne (Port de Lanne).

Des documents judiciaires de 1793 nous apprennent que la Moulaque, si elle est utilisée pour moudre le grain sert aussi à moudre… le tabac !

 

 Ci-après, l'acte de vente du moulin de Miremont en date  du 18 novembre 1805, de Marc Foy à Raymond Honton.

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Une meule du Moulin de St Étienne d'Orthe

Le Moulin de Castéra


Le bâtiment est bien conservé (dimensions extérieures 8,75m x 9,75m) mais le moulin n'est plus fonctionnel et l'appareillage a été démonté. On note deux meules en pierre de 20 cm d'épaisseur.

L'alimentation en eau se faisait par l'apport d'un étang de moins d'un hectare captant l'eau sur le Ruisseau de Blaye-Miremont.

L'enquête de l'An XII de la République établit que le moulin de Castéra et sa moulaque appartenaient "[…] au citoyen Siest demeurant à Peyrehorade, actuellement à Paris."

Il s'agit de Clément Siest, maire de Peyrehorade de l'an VIII à 1832, héritier de la famille de Siest. Avant la Révolution, il est dit "seigneur cavier de Castets et Castéra [à Saint Étienne d'Orthe]."

Le Meuniers de Miremont


1626 - Décès de Magdeleine de LAVIELLE, 45 ans

21 avril 1654 - Décès de Pierre de Tirosse

1659 - Mathieu de PENNE & Catherine de LESCHAU

1663 - Décès de Catherine de COURRÈGES

20 mai 1671 Jean de CORROST, meunier

1678 - Jean de SOUROUILLE & Isabeau de La SALLE

21 mai 1684 - Décès de Jeanne de POUBLANC, meunière, 27 ans

1687 - Jean de LUBET, meunier

02/01/1689 - Décès de Jeanne DUBOSCQ née en 1629 à Peyrehorade

12 août 1692 - Jean de LUBET & Françoise de LATRESTE

1740 - Pierre DARRASPEN

1793 - Bernard GARCIE (à la Moulaque)

1806 - Pierre LESCASTREYRES & Jeanne PONS

1807 - Décès de Louis PONS, meunier 46 ans

23 mai 1807 - Naissance de Jean FAYET fils de Bernard, 45 ans
           et de Marie LACOUTURE

15  novembre 1808 - Jean MEFFE, 60 ans, meunier avec son fils
           Pierre 22 ans (né à Labatut en 1787), marié à Jeanne NAUVION

1810 - Décès de Jeanne BOUILLON 57 ans, meunière

1812 - Jean MEFFE, 58 ans, né à Ibos (65) et fils de Jean MEFFE & Jeanne GALAN, épouse en secondes noces Quitterie LESCHAU, 27 ans, fille de Jean & de Marie LATAILLADE. Il va décéder le 7 octobre 1828, non sans avoir fait neuf enfants à son épouse, dont la dernière, Laurence, alors qu'il a… 75 ans !

1814 - Décès de Jacques DUPLAN, 67 ans, meunier.

1837 - Jean Romain HARRIAU, né le 8 avril 1806 à Cagnotte, "munier", va épouser à Bélus, le 13 janvier 1828, Anne DUGERT née le 20 février 1809. Une fille, Jeanne Augustine HARRIAU, naiîtra de cette union qui épousera, le 10 novembre 1872à bélus, Jean LARRÉCOLE, meunier.

1856  Romain HARRIAU, meunier propriétaire de Barrat Noau.

1926 - Adrien DUTILH va rester meunier jusque dans les années Cinquante.


Le Meuniers de Castéra

 

1654 - Arnaud & Marie de LABORDE

1672 - De MONTAUZÉ ?

10 novembre 1680 - Naissance de Pierre de Sales, fils de Jean et de Marguerite ? Le parrain est Pierre de SALES, domicilié à Orthevielle.

1688 - Étienne de PEYNE & Catherine DUFOURCQ

1740 - Pierre DARASPEN.

1806 - Bernard COURON & Jeanne HONDELATTE

1807 - Pierre COUROS (1752 - 1812) meunier

Jean COUROS (1742 - 1810) & Marguerite POMARET (décédée en 1808 à 61 ans) sont aussi présents au Moulin de Castéra. Leur fils Bertrand, né en 1774 va aussi y rester jusqu'à son décès en 1837. Il s'est marié avec Jeanne DAUGÉ qui décédera le 24 novembre 1851 et ils ont un fils, Jean qui est né le 3 juillet 1813. En 1856, il sera toujours meunier à Castéra.

1926 - Veuve COUROS

 


À Port de Lanne

Le Moulin du Port

 

De ce vieux moulin , ne subsistent aujourd'hui que quelques vestiges: les pierres du linteau de l'arche et l'emplacement du déversoir, maintenant muré mais visible de l'intérieur de la maison de l'Allée de Moulina. En amont, l'étang qui l'alimentait est devenu un jardin et le ruisseau. On peut suivre le ruisseau (ou bief) de Moulina, parfaitement empierré et passant à travers le mur de retenue qui va se jeter dans l'Adour légèrement plus bas que la cale d'accès au port.

Le moulin, suivant un contrat passé le 26 décembre 1700, devient propriété d'Étiennette d'Aspremont qui rachète les caveries de Loustau et Capdelie:

"Ce jour d'huy, vingt sixième du mois de décembre mil sept cent après midy, en la paroisse de St Lon, maison noble de Casenave, par devant moy notaire royal soussigné […] a été en sa personne Noble Étienne de Borda, […] habitant de Hastingues […] au nom de Noble Anthonin Destrac, […] lequel a volontairement vendu et alliéné […] en faveur de Dame Jeanne Estiennette d'Aspremont […] les maison et caverie appelées de Loustau et de Capdelie, fiefs en dépendant, droit de dixmes, [selon] le contrat passé entre le dit Sieur d'Estac et Me Raimond Duvignau, curé de Lannes, le dix septième du mois de may mil six cent nonante neuf […] droit de passage sur la rivière de l'Adour, moulin avec les étang et terres […]"

Cette vente fera la vicomtesse Luce Antoinette, héritière de ces possessions qui seront vendues comme biens nationaux à la Révolution. Jean Baptiste Duhau, aubergiste, achètera le moulin, avant que  sa veuve Catherine en hérite.

Les propriétaires successifs seront ensuite Penne-Bédat de Saint Étienne, Casaux, Lahulan et Guicheney.

En 1850, un acte nous apprend que "Jean Casaux, meunier d'un moulin à farine à deux meules à Lannes", se porte caution pour Jean Bombezin, fermier du bac sur l'Adour.


On sait aussi qu'en 1820, le meunier se nomme Salvat Lalanne.


À Orthevielle

Le Moulin de Gestède


La date de construction de ce moulin n'est pas connue, mais on sait que la caverie dont il dépendant est connue depuis 1343. Les Gestède, Saint Martin, Laas, ou Belsunce qui en seront les propriétaires successifs, appartiennent à la même famile. Le moulin est dit "de date immémoriale et de possession immémoriale, il est construit sur de très petits ruisseaux qui ne fournissent de l'eau qu'en hiver" dans l'enquête du mois de floréal de l'An XII de la République.

 

On y apprend aussi qu'il s'agit "d'un ancien moulin à eau dans un petit bâtiment rectangulaire à une pièce, avec un mécanisme en place à arbre vertical, une vasque aplatie en fonte divisée en compartimants qui forme la roue motrice horizontale, avec deux meules au-dessus. Le logis du meunier est indépendant."
L'étang du Moulin de Gestède est alimenté par la fontaine du même nom et par le ruisseau de Ristiou.

Le dernier meunier en fut M. Pruilho, dans les années Soixante. Un ancien témoigne: "Avant 1940, le meunier venait chercher le maïs (30 ou 40 kg) et venait ramener la farine. Il se payait en "pugnères". Lorsque le moulin ne fonctionnait pas, le meunier ouvrait la vanne de trop-plein que les enfants fermaient pour attraper des goujons. Alors le meunier pestait en les poursuivant parce qu'ils négligeaient de la rouvrir."

 

Le Moulin de Peyroux ou Moulin de Hourcqs


Ce moulin est mentionné entre 1221 et 1234 lorsque Arnaud-Raymond II, vicomte d'Orthe fait des donations, dont la dîme du "Moulin de Peyros" à l'Abbaye de Cagnotte avant de partir pour la Croisade (La Reconquista). Cette donation sera confirmée par le vicomte Louis 1er d'Aspremont en 1431.

Construit  en aval de l'étang alimenté par les Ruisseaux de Blaye et de Peyrous, le moulin cessa de moudre du grain en 1910 après que le meunier eut oublié d'ouvrir la vanne de trop-plein lors d'une grosse crue du ruisseau qui emporta l'écluse. Mais celle-ci devait certainement être déjà en mauvais état.


À cent cinquante mètres en aval du moulin, l'eau des ruisseaux faisait également tourner une moulaque.


À Hastingues

Le Moulin de Mouliac

 

Ce moulin est recensé sur la carte de Roussel (donc entre 1716 et 1730) comme moulin de "Mouliot" situé sur le ruisseau de Lapouble à Hastingues jusqu'au port de Chinoy (Guiche), sur la Bidouze. Il figure ensuite sur le cadastre de 1819. Il s'agissait d'un bien attaché à l'abbaye d'Arthous et il fut racheté à la Révolution par Barthélemy Clérissse qui sera maire de Hastingues de 1803 à 1814, Conseiller Général en 1810 et juge de paix du canton en 1814.

 


En l'An IV de la République, le meunier est Vincent BETBEDÉ avec Marie CARRÈRE. Puis un dénommé BERRETEROT lui succèdera.

 

 


Ci-contre, les ruines

du Moulin de Mouliac

Le Moulin de Lauloua ou Moulin d'Arrec

 

L'ancien cadastre de 1819 le porte sur la commune de Hastingues, mais il est incertain entre les deux communes de Came et de Hastingues.