Bacs, Bateaux, Batellerie & Bateliers

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ller sur l'autre rive était toujours une aventure. Mais la perspective de la traversée n'a jamais découragé nos lointains ancêtres qui mirent au point des techniques les plus diverses pour ce faire. On traversa à gué en prenant de gros risques. "Le 28 août 1716, Adrian Dulucq, de la maison  Dagnette [Peyrehorade], dit Rayron, se noya au "Leu", voulant aller à Dax, et son corps fut porté dans la maison de Bergay [puis inhumé à Pardies]"

Depuis la préhistoire, on passait aussi le fleuve agrippé à l'encolure d'un animal docile ou sur des radeaux ; plus tard, sur des embarcations creusées dans un tronc d'arbre, de préférence un chêne vert que l'on avait mis à tremper dans un marécage pendant quelques temps.

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pirogue monoxyle de l'Adour déposée au Musée de la Batellerie - Conflans Ste Honorine
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Les Ponts

Puis vint la construction des ponts dont l'idée naquit sûrement de la possibilité offerte un par arbre tombé en travers de quelques ruisseau. De là à faire tomber un autre volontairement sur le ruisseau suivant, il n'y avait que quelques coups de hache.

Plus élaborés, les premiers ponts véritables, de bois ou de pierre, lancés sur la rivière, durent affronter la turbulence des flots qui eurent tôt fait de les emporter.

Les techniques s'affinèrent et quelques ponts de pierre devinrent plus résistants. tel celui d'Orthez dont la construction au XIIIe siècle fut fortement remaniée au début du XIXe siècle, à la suite des guerres napoléoniennes. Les Anglais firent le siège de la tour tenue par l'arrière-garde de Soult, le 27 février 1814.

Il nous vaut l'expression locale : "Il en a coulé de l'eau sous le pont d'Orthez !"

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Le vieux Pont de Gaston à Orthez - Photo ©Michel Abadie

Plus haut sur le Gave de Pau, à Betharram, c'est au XVIIe siècle un pont de pierre aussi qui vient remplacer l'ancien pont de bois du XIIIe siècle et qui a été endommagé par la crue de 1678. Ses vestiges de ce dernier seront quand même vendus lors de l'achèvement de l'ouvrage le 2 septembre 1689.


Mais dans tous les endroits où un pont n'existait pas encore, la solution adoptée fut celle du bac, établi en aménageant une embarcation qui se servait d'un filin tendu entre les deux rives.

 

Les Bacs

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Le service du bac est connu depuis au moins l'Antiquité gallo-romaine. Ce service payant subsista en certains endroits jusque dans la première moitié du XXe siècle, remplacé au fil du temps par des ponts construits sur les rivières.

Les embarcations de type "ratis" et "ponto" étaient utilisées pour le passage des rivières. On suppose qu'au départ, il s'agissait de radeaux ou de canots, posés sur des outres faisant office de flotteurs. Les premiers filins ou "trailles" furent installés pour sécuriser certains trajets.

Les passeurs formaient la corporation des "ratiarii" mais pouvaient aussi appartenir à celles des "utricularii" ou des "nautes".

Pour ce qui concerne la Pays d'Orthe, nous trouvons la trace de cette activité dès le seconde moitié du XIe siècle à Port de Lanne et un peu plus tard, à Sorde. "Loup Garsie 1er, vicomte d'Orthe donna au monastère de Sorde, les ports de Portuaü et de Bads, à Lanne […]". Et au XIIe siècle : "Le 16 juin de 1115, Sanche Garsie chatelain de Œyre et [du château] dit de Soberan qui est de Œyre Suzon se rend à Cauneille pour faire sa soumission et son hommage à raimond, vicomte d'Orthe, avec ses deux frères et les seigneurs inférieurs de sa juridiction et en présence de l'abbé Ainier de Sordes, ce seigneur vicomte remit le dit château de Œyre Suzon et son territoire à ce chevalier qui donna le même jour à Saint Jean de Sordes, le quart de l'église Sainte Marie et une barque pour le passage des bœufs et autre bétail."

 

Le Droit de Travers

Le droit exclusif d'avoir bac pour le passage d'une rivière était d'ordinaire droit seigneurial, désigné souvent sous le nom de Droit de Travers ou Droit de Pontonnage. Des arrêts du Conseil du 29 août 1724 et du 4 juillet 1774, portent "règlement sur l'entretien et la police des bacs". Ces arrêts font suite à un précédent "Arrêt du Conseil d'État du Roy contenant règlement sur les péages et bacs dans l'étendue des généralités d'Auch et de Bayonne." du 10 mars 1771.

L'Arrêt de 1724 avait aussi "établi une commission pour procéder à l'examen et à la vérification de tous les titres des droits de péage, de passage, de pontonnage, de travers et autre qui se perçoivent sur les ponts, chaussées et chemins, ainsi que sur les rivières navigables et ruisseaux affluents."

Les propriétaires de bacs devaient donc adresser à la commission leurs titres et pancartes en vertu desquels ils estiment leurs droits.

Les dénominations actuelles de "Port" et "Passage" sont le rappel de la présence ancienne d'un bac.

Le péage qui y est perçu appartient aux seigneurs ( le vicomte d'Orthe, l'Abbé de Sorde, les seigneurs caviers… ).

 

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Les tarifs du bac

Dès l'Antiquité on a pris l'habitude de publier un tarif détaillé et variable avec les lieux. Il est affiché sur un panneau planté à terre, visible des passagers.

Il est intéressant de relever quelques détails de ces tarifs. Ainsi, en 1744 le passage pour une personne coûte 6 deniers à Port de Lanne ( le prix est identique pour un cochon ) et un sol pour un cavalier avec son cheval. En 1789, il est d'un sol à Peyrehorade pour un piéton et de 3 sous pour une charrette avec deux bœufs. En 1931, il est précisé "[qu'il] ne sera payé qu'un seul droit pour l'aller et le retour des animaux se rendant au labour ou allant au pâturage, ou de leurs conducteurs."


Tarif avec supplément

Il s'applique dans le temps des hautes eaux. Le tarif ordinaire est appliqué le reste du temps. Les eaux sont réputées hautes lorsqu'elles atteignent la partie peinte en rouge du poteau établi sur la rive de contre-halage.

Le passage est interdit quand la partie rouge est recouverte, quand la rivière charrie des glaçons et dans les temps de débâcle.

Les bacs et bâteaux ne pourront être chargés au-delà du poids qui les ferait enfoncer jusqu'à la ligne de flottaison.

À Sorde, le procès-verbal de 1896 précise : "les poteaux indiquant les hauteurs d'eau auxquelles est dû le tarif avec supplément ou le passage interdit, sont en bon état. Le tarif avec supplément est dû à la hauteur de 3,25m au-dessus de l'étiage du fleuve, et le passage est interdit à la hauteur de 3,5 m, également au-dessus de l'étiage. […].

 

On pourra retrouver les tarifs détaillés pour toutes les catégories de passagers en Pays d'Orthe dans "Laha le bon génie Orthois".