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i depuis la fin du XIXe siècle, la vulgarisation de la photographie a permis la multiplication de ces photos de mariages qui constituent des moments forts de rencontre et de retrouvaille des familles, leur valeur de témoignage reste plus que jamais intacte.
Pourtant, nombre de ces photos - oubliées ou dédaignées par des descendants qui n’en perçoivent pas la valeur sociale et patrimoniale - commencent à faire l’objet d’un commerce déplorable et pitoyable.

Le Centre culturel du Pays d’Orthe ouvre ces pages pour collecter, préserver et sauvegarder ces clichés, témoins d’une époque.
Si vous possédez des photos de ce type, prises entre 1900 et 1940, nous vous proposons donc de nous contacter afin de déterminer avec vous la façon d’en faire une copie qui sera publiée dans les pages qui suivent.
Bien sûr, si vous en avez la possibilité[1], vous pouvez nous faire parvenir directement une image numérisée à l’adresse ci-dessous :

 

info@centrecultureldupaysdorthe.com

 

en spécifiant, chaque fois que vous le pourrez, les noms et prénoms des époux, la commune et la date du mariage et le lieu où a été prise la photo.

 

[1] La numérisation de ces photos de grand format nécessite, pour ne pas obtenir une image floue, de disposer d'un scanner au format A3. Si ce n'est pas le cas,  notre association a investi dans ce type de matériel. Transmettez nous vos originaux accompagnés d'un CD sur lequel nous graverons pour vous les images obtenues.

 

Vous pouvez contribuer à faire connaître cette initiative en téléchargeant ici une affichette à mettre à disposition du public et en vous faisant le relais de la démarche.

Faire connaître Épousailles
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n mariage - dans les Landes, comme ailleurs - est un événement à la fois joyeux et grave en marquant la création d’une nouvelle famille. À ce titre, ce jour mémorable entraîne une série de cérémoniaux et de cérémonies qu’entretient la coutume.

Le langage des Noix

Cadetoun du Gran Cam (grand champ) est en âge de se marier. Il a jeté son dévolu sur Marianne de Bireben (tourne vent). Il la connaît depuis l’enfance mais c’est  seulement depuis quelques jours qu’il a mûri le projet de l’épouser. Mais consentira-t-elle à cette union ?
Un soir, à l’improviste, il se présente à Bireben. Il ne dit rien de son intention, mais elle est devinée et on va lui donner une réponse tout autant muette que sa demande par le jeu de symboles fort anciens.
Si, avant de l’inviter à partager le repas, la maîtresse de maison ou Marianne elle-même pose sur la table la poêle renversée, Cadetoun sait qu’il devra se retirer, sans insister : c’est là le signe du refus..
Pourtant, si fort poliment on l’accepte à la table et on le traite avec sympathie, Cadetoun n’est pas complètement rassuré. Il attend avec impatience le plat qu’au dessert, Marianne apportera cérémonieusement. Si le plat contient des noix, sa demande est rejetée…
Mais Cadetoun a senti son cœur sauter de joie et, d’un sourire, a remercié Marianne : elle a posé devant lui un plat de pommes ; il est agréé !

Le Langage des Tisons

Maintenant pour faire sa cour, Cadetoun se présente régulièrement à Bireben, un soir ou deux par semaine, et il surveille le langage muet mais impérieux que la tradition prête aux tisons. Si les bûches du foyer reposent sur les chenets , donc parallèlement à la plaque foyère, le jeune homme a l’autorisation de parler, de rire, de faire connaissance avec sa promise.
Mais si au cours de la soirée, en tisonnant le feu, la mère de Marianne ou la jeune fille place le bûches perpendiculairement à la plaque, Cadetoun comprend qu’il doit se retirer : la soirée est terminée. Il peut craindre qu’à la visite suivante ne restent obstinément dans cette position. Tout espoir serait alors perdu pour le jeune homme : sa candidature ne serait pas acceptée.
Mais les semaines se sont écoulées et Cadetoun a obtenu la promesse de Marianne. Les tisons ne lui seront jamais défavorables.

La Demande en Mariage

Puisque les jeunes gens paraissent bien d’accord, le père de Cadetoun se rend à Bireben. Le père de Marianne, prévenu, a balayé son seuil, lavé sa cuisine, ouvert son étable, son grenier et son chai.
Il reçoit son visiteur en tête à tête. Toutd’abord, la conversation roule sur toutes choses, mais ils ne soufflent mot de leurs enfants. Puis c’est la visite de la ferme. Tandis que le maître de maison conduit son hôte à l’étable, au grenier, au chai, l’autre évalue les bœufs, compte les piles de blé, celles qui sont destinées à la vente et celles que recevra le four, et jauge de l’œil les barriques.
De retour à la salle commune, devant une bouteille, le père de Cadetoun se décide enfin à parler sans détour : « Alors, ils se veulent ? » « Eh ! oui, comme nous avons fait. » « Acceptes-tu mon fils pour ta fille ? » « Volontiers. »
Les deux hommes se frappent dans la main, se mettent d’accord sur la constitution du ménage. Désormais Cadetoun et Marianne sont fiancés et la date de leur mariage est fixée.

L'Inviteur

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Quelque temps avant la noce, l’inviteur - généralement un voisin ami de la famille du futur marié - se met en route. Il s’en va porter l’invitation à la noce à plus d’une centaine de personnes. Il s’est pourvu d’un solide bâton qui lui servira à éloigner les chiens ( d’où le nom de Casse Can - chasse chien ). Au bâton pendent déjà quelques rubans multicolores. Sa blouse s’orne aussi d’un flot de rubans qu’y a piqués le père de Cadetoun en lui confiant sa délicate mission d’ambassadeur.
Il va ainsi de maison en maison où il doit porter son invitation. Il s’arrête sur le seuil et chante son appel :
« Sortez dehors ; sortez au vent,
Vous avez l’inviteur présent,
Sortez dehors gens d’honneur,
Vous avez ici l’inviteur. »
La porte s’ouvre solennellement. L’inviteur s’avance alors sur le seuil, salue cérémonieusement et, s’adressant au maître de maison, d’une voix monotone, il récite d’un seul trait son monologue d’invitation :
« Bonjour maître. Je suis ici de la part de Jean baptiste du Gran Cam et de sa femme qui marient leur fils Cadetoun le 10 mars. Ils vous invitent à leur faire l’honneur de venir les accompagner de la maison à l’église et de l’église à la maison. Là ils feront partage des vivres que Dieu leur a donnés. Excusez-moi si je me suis trompé ».
Alors seulement, on se serre la main, on fait cercle autour de la table, on trinque, on cause. La jeune fille de la maison épingle à la canne et sur la poitrine du Cassecan un magnifique ruban de la couleur de la robe qu’elle portera le jour de la noce.
L’inviteur mange, boit force rasades de vin blanc, s’éloigne enfin non sans chanter encore en témoignage de satisfaction :
« De braves gens, moi j’ai trouvé.
Du pain de froment ils m’ont donné. »
À la fin de sa longue tournée, à la nuit tombante, l’inviteur a bien souvent la parole hésitante et la démarche difficile…

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Les cuisinières du mariage prennent la pose,

ici lors d'un mariage en 1921, au "Cam de l'Aygue" à Hastingues.

 

 

 

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