ci commence le « Pagus aortensis », le pays des Orthenses, où les premiers hommes s’arrimèrent il y a plusieurs milliers
d’années, bien après que la mer chaude se fut retirée, laissant, incrustées dans le sol, les traces de sa longue invasion. La
falaise de Sordes avait conservé les vestiges magdaléniens de ce premier clan reconnu, qui s’installa il y a au moins 15 000 ans. De départs en retours, la vie du territoire s’enrichit
d’expériences. Romanisé, latinisé, christianisé, socialisé, ce territoire (12 000 habitants environ aujourd’hui) se forma et
s’organisa dans la pointe d’un confluent entre Gaves, Bidouze et Adour sur environ 20 000 hectares d’eau et d’alluvions, de forêts, de vallons et de collines dont la plus haute, formant le "toit"
du pays d’Orthe, culmine quand même à 127 mètres !
Cette longue construction / déconstruction a laissé des traces environnementales, archéologiques, architecturales et
documentaires que nous nous attachons à relever pour re-construire la connaissance qui s’effiloche au fil du temps, chaque "modernité" étouffant
prestement la précédente, notre bien-être participant sans souci à l’oubli.
Répondant ainsi à ceux qui s’interrogent sur la validité de nos travaux, il faut bien dire que cette quête difficile et parfois ardue trouve sa satisfaction dans la connaissance tangible de ce qui a mis (et met toujours) en marche notre micro-société, ses avancées, ses résistances. Et connaître c’est comprendre ; comprendre pour reconnaître.
Le Pays d'Orthe constituait sous l'Ancien Régime une vicomté formée de onze paroisses : Orthevielle, Igaas (la première implantation de Peyrehorade autour de l'église de Pardies), Lanne (Port-de-Lanne), Saint Étienne-d'Orthe, Bélus, Orist, Saint Lon (devenu St Lon les Mines après la Grande Guerre), Pey, Siest, Cagnotte et Cazorditte (regroupées aujourd'hui dans la commune de Cagnotte).
Les anciennes baronnies de Cauneille et Oeyregave,depuis toujours possédées par les vicomtes d'Orthe y sont normalement incluses, de même que Labatut, Saint Cricq du Gave et Hastingues avec l'Abbaye d'Arthous, qui prolongent naturellement les atouts de ce Pays d'Orthe.
Nous ne nous interdirons pas non plus des incursions en Pays Mariot ( Ste Marie de Gosse ) où les Aspremont ont des attaches, mais aussi vers Bidache ou Guiche qui mélangent les relations compliquées avec les Gramont.
Un peu d'histoire…
On admettra pour l’ensemble du pays d’Orthe des traces plus ou moins avérées d’une occupation humaine à la préhistoire (période des Magdaléniens à Sorde
l’Abbaye,vestiges néolithiques en plusieurs points du territoire, oppida…), et d’une forte présence romaine avec plusieurs villae gallo-romaines et des vestiges de "camps" romains sur des
hauteurs précédemment occupées. La chrétienté va s’implanter très tôt : à la fin du IVe siècle à Pardies, au moins dès l’époque carolingienne pour Cagnotte et Sordes.
Enfin, dès le XIe siècle, l’existence de la vicomté d’Orthe est attestée.
Le pays d’Orthe se distingue aussi par une communauté juive espagnole présente dès la fin du Moyen-Âge et qui va se disperser sur l’ensemble du territoire avant de se fondre en partie dans la
population. Les cagots, présents dans le grand Sud-Ouest et l’Ouest de la France, sont aussi fortement présents jusqu’au milieu du XVIIe siècle avant de voir leur situation d’exclus
évoluer.
L’histoire de son peuplement aboutit à l’aube du XXIe siècle
à un résumé de chiffres.
Population 1999 | superficie | La forêt (années 80) |
Superficie agricole |
|
Bélus | 433 | 1184 | 411 | 489 |
Cagnotte | 525 | 1630 | 421 | 615 |
Cauneille | 704 | 1541 | 458 | 532 |
Hastingues | 447 | 1453 | 304 | 868 |
Œyregave | 293 | 803 | 163 | 475 |
Orist | 546 (corrigé) | 1476 | 528 | 828 |
Orthevielle | 719 | 1394 | 301 | 744 |
Pey | 547(corrigé) | 1261 | 229 | 788 |
Peyrehorade |
3017 (3357 en 2005) |
1611 | 349 | 714 |
Port-de-Lanne | 700 | 1268 | 335 | 553 |
Saint-Cricq-du-Gave | 264 | 820 | 154 | 433 |
Saint-Étienne d'Orthe | 466 | 1106 | 228 | 666 |
Saint-Lon-les-Mines | 905 | 2118 | 557 | 1211 |
Sorde l'Abbaye | 535 | 1634 | 308 | 901 |
Pays d’Orthe | env. 13.000 | 19.299 | 4.746 | 9.817 |
L'emprise du pays d'Orthe à la fin du XIXe siècle
L'eau toujours présente…
Les ruisseaux et rivières occupent également une partie du territoire (de 2 à 3%). En quelques chiffres, nous avons donc les
éléments constitutifs de notre histoire et de notre patrimoine.
Pour ce qui est de l’étymologie de nos lieux-dits (et surtout des villages), il nous semble hasardeux de suivre les interprétations déjà données par le passé et que l’on peut retrouver dans
quantité d’ouvrages et documents. Il ne suffit pas en effet d’avoir la connaissance du nom, encore faut-il avoir les circonstances qui ont prévalu à cette appellation, ce que nous n’avons jamais.
C’est un champ qu’il nous reste à explorer.
Le ruisseau du Fourré
à son embouchure avec le Gave
Les Caveries
Nous allons souvent parler de "caveries" en pays d’Orthe.
Ce sont des maisons nobles, concédées à des vassaux du vicomte au Moyen-Âge (des proches, des parents) afin d’assurer la protection
du territoire. Mais ils devaient également le service de guerre (avec leurs habitants) au vicomte, comme cela
s’est passé lors des Croisades (principalement
la Reconquista en Aragon au XIIe siècle), et surtout lors de la guerre de Cent Ans (jusqu’au milieu du XVe siècle). Par la suite, ils seront encore de toutes les expéditions auxquelles participent les vicomtes d’Orthe. Pourtant, au milieu du XVIIIe siècle, les habitants ne supporteront plus l’état permanent de mobilisation et adresseront leurs requêtes au roi pour en finir avec cela.
En contre-partie, le seigneur cavier obtient des privilèges : droit de basse justice d’abord et de corvées diverses sur la
population de son domaine, puis droit de moulin, d’étang, de rivière(pêche et passage), de pigeonnier, droits qui lui permettent d’imposer les usagers.
Avant le XIVe siècle, on en connaît trois (Villemayan, Orist et Preuilh à Peyrehorade). À la fin du XIVe siècle, on en compte 15, 18 aux XVe et XVIe siècles et 20 aux XVIIe et XVIIIe siècles
avant que la Révolution ne les fasse disparaître.
Les Mottes Féodales
Une autre spécificité : la motte sur laquelle on construit un ouvrage fortifié. Si on ne peut s’aventurer à dater précisément ce type d’aménagement (certains y voient la marque de l’invasion normande qui fut prégnante pendant environ un siècle), on est assuré de leur présence très précoce. On connaît les mottes d’Aspremont (2) à Peyrehorade, de Villemayan et Puyo à Orist, de La Redoute et Larroque à Sorde qui dominent les Gaves ou l’Adour. Peut-être dans un contexte différent : celle de Cazenave, en plaine de ruisseau à St-Lon.
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