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ès que verdit le printemps et jusqu’aux brumes de l’automne, les Jacquets font leur apparition en terre d’Orthe. Certes, les motivations ont évolué au cours des siècles. Combien sont-ils ceux qui cheminent au nom de la foi ? Mais on n’entreprend pas un tel voyage pour rien, la tête au vent, pour suivre la mode (encore que…). Il y a chez tous ces "pèlerins" un besoin d’approcher leurs limites, voire de les dépasser, qui force le respect. Les chemins se sont presque effacés. On voit toutefois quelques puristes errer sur les vieilles traces (cartes et internet aidant). Mais la plus grande partie, à pied, à bicyclette, en solitaire ou en groupe, accompagné parfois d’un chien, ou même d’un âne, emprunte nos routes modernes, plus dures à leurs pieds, et les ponts de St-Cricq, Sorde et Peyrehorade les délivrent des affres d’antan pour la traversée des Gaves.

 

… avec capteur photovoltaïque pour alimenter le portable et noter tous les soirs les impressions de route !
… avec capteur photovoltaïque pour alimenter le portable et noter tous les soirs les impressions de route !

Pérégrins du dimanche

Nombreux sont les pèlerins qui, voulant aller au plus court et au plus vite vers les monts pyrénéens, traversent les Gaves à Peyrehorade. Le vicomte d’Orthe qui leur assurait protection de Cagnotte jusqu’à Ordios en Béarn n’était point connu pour être philanthrope. Son bac était à péage. Aujourd’hui, le passage du pont  est gratuit. S’ouvre à vous le quartier de la Naviguère. La route des Pyrénées le traverse. Il fut en 1814 le théâtre d’une sanglante bataille  qui se termina le 14 février par la prise de Peyrehorade. Qui fut vainqueur ? Qui fut vaincu ?

 

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crédit photographique ©IGN/ACIR Compostelle

 

Sur cette route devenue infernale, vous ne ferez que quelques tours de roues. Le Biot est fléché. Dès que franchi, un seul village dans notre horizon. Œil du Gave ou Gué du Gave… On n’a jamais pu se mettre d’accord. Peu importe, votre perspicacité vous a conduit à votre point de départ près de l’église du village. Un complément d’information qui vaut ce qu’il vaut pourrait vous "expliquer" cette curieuse toponymie. Lorsque, il y a si longtemps, plusieurs millénaires assurément, le gave d’Oloron divaguait à l’intérieur des terres. Les bancs de galets que l’on retrouve un peu partout en sont la preuve. D’un gros remous en a t’on fait un œil ? Ces bancs de galets permettaient-ils, aux basses eaux, de passer à gué ?

 

De la Vigne aux Fours à Chaux

Ce charmant village très fleuri a une particularité. Il est formé de trois bourgs . L’un d’eux, dans lequel vous êtes garé a un second nom bien particulier. Trespintes qui évoque le vin et la vigne aujourd’hui totalement disparus, Chin, même quartier des vignerons ! Mais qui vivaient au Chrestia  (aujourd’hui Christian). La commune de Œyre, essentiellement rurale et agricole, perdit pendant la guerre "de 14" sa seule usine. Les marteaux piqueurs et les concasseurs se sont tus et les fours ont cessé de rougeoyer.

Comme ces pèlerins, vous pouvez faire une oraison en l’église sainte Marie. Elle existe depuis 1150, foi de Cartulaire ! D’un haut personnage , elle reçut en don, en 1870, un calice d’argent et sa patène.
Les Romains, c’est connu, affectionnaient les cours d’eau. Ils établissaient leurs villas sur leurs rives. À Œyre, point de grand domaine comme à Sorde. Pourtant, le village conserve et a mis en valeur une colonne de marbre rouge . Si vous êtes un peu curieux – et pas encore épuisés – vous pouvez la voir dans le cimetière où elle a été christianisée.

 

 

La Jussie aux fleurs d'or

Pour cela, il faut trouver le Chemin du Moulin qui longe le cimetière. Bientôt vous allez le quitter, dès que vous apercevrez sur votre droite un hangar coiffé de tôles. Le chemin qui le frôle, d’abord dur aux pieds, se transforme vite en velours. Quels délices ! rencontre une solide passerelle sur le Baniou qui déverse les eaux du Marmande et du Hurquepeyre dans un lac privé ("baignade interdite" – "danger"). D’ailleurs, auriez-vous envie de plonger dans cette Jussie  aux fleurs d’or ? Beauté fatale mais combien néfaste dont aucun traitement ne peut venir à bout ! Le pont franchi, quelques marches de rondins un peu bancales vous proposent une grimpette dans une forêt, du moins dans ce qui a échappé à la voracité de l’autoroute. Le chemin est fléché par une coquille, vous la suivez.


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Au cœur des frondaisons, il y avait une paroisse saint Laurent, donc une église dans un hameau très excentré de Sorde. Plus aucune trace ! Nous sommes dans ce qu’on appelle les Bordes de Sorde.
Se rapprocher de Maysonnabe, en orée de forêt, de Lacay, est chose facile. Vous pourriez quitter là votre chemine mais n’oubliez pas que vous êtes partis pour un "pèlerinage" et pas pour la Fiesta brava, à moins que vous ayiez l’âme et le talent d’un torero. Avancez donc de quelques pas. En passant chez Jean-Marc, le fermier aubergiste, saluez-le, ainsi que son épouse et Léon, pensionnaire de ce Coût de Ninon (prononcez Coutrinoun) qui, s’il est bien luné, sera fier de se pavaner.
Ne perdez pas tout de même trop de temps. La D33 est à traverser. Prudence ! Pour descendre sur la D33. peut-être aurez-vous la surprise d’y rencontrer de vrais pèlerins. Alors, saluez-les pour les conforter : "E ULTREIA ! E SUS EAI ! DEUS AIA NOS !" Ils viennent de Sorde où vous vous rendez. Ils marchent vers Ordios. Tous les chemins qui traversent le Pays d’Orthe y mènent.

 

Vers la Maison du Passeur

Vous, vous faites plus court. Écrasée de soleil, la transversale déroule son monotone ruban au milieu des cultures. ZEA, "Blé d’Inde", "Indoun"  à droite, à gauche. Le gave d’Oloron se rapproche. Ce gave dont la traversée terrorisait tant les pèlerins ! Le moine poitevin Aimery Picaud, au XIIe siècle, ne dit-il pas : "Maudits soient leurs bateliers […] Bien des fois, après avoir reçu l’argent, les passeurs font monter une si grande troupe de pèlerins que le bateau se retourne et que ceux-ci sont noyés". Les Sordians ne sont plus des sauvages et Michel, votre batelier, vous transbordera entre 12 et 13 heures . Pour le rejoindre, un petit lacet (fléché) prend, en épingle à cheveux, sur la route. Il file alors à angle droit vers la maison du passeur. Portail clos. Propriété privée. Juste devant le portail une petite pièce de maïs laisse un étroit passage sur la gauche, le long de la clôture. Il est connu des pêcheurs qui ont tracé une descente étroite équipée d’un cordage qui plonge en bordure de la propriété où le "droit de marche-pied" permet de descendre sur la grève.

Reprenons notre route avec vous. Vous avez posé pied au port de Sorde. En gravissant la pente herbeuse vous trouvez ombre et fraîcheur qui invitent au pique-nique et peut-être bien à la sieste ? De plus, vous êtes bien sur le vrai et plus ancien chemin des Jacquets. Mettez vos pas dans les leurs. Ils pouvaient faire halte dans une accueillante maison  où "une pauvre veuve gardait cinq lits pour les pèlerins pauvres".

 

Enfin voilà Sorde, l’étape importante. C’est une bastide . Pour rejoindre le cœur de la ville, à la sortie de l’Espitaou s’ouvre un chemin qui court le long des murs au-dessus du gave. Tout au bout, sur la droite, l’usine électrique désaffectée occupait la place d’un bâtiment fort utilisé par les moines . Lui faisant face, les pans du monastère  plongent dans le canal. En 1998, une bonne nouvelle pour l’abbaye de Sorde.

 

Passer un Gué en Forêt Vierge

Pour vous éloigner de la D29 trop passante, vous atteindrez le "Sahuc" en quittant Sorde par l’intérieur. Vous l’atteindrez par mi-chemin connu, mi-chemin "de chèvres". Vous ne faites que le traverser pour prendre le pont sur votre gauche.

Il voit passer les pèlerins du XXIe siècle et vous bien sûr. Stop ! Dès la sortie du pont, descendez sur votre droite l’escalier très pentu qui mène au chemin le long du gave. Lorsque vous rencontrerez un premier fléchage, prenez la direction qui vous rapproche de la rivière. Aucun danger. C’est un boulevard bien agréable aux pieds fatigués. Lorsque vos yeux accrochent la balise aérienne bleue qui flotte à une branche haute… Retenez votre souffle… Si vous saviez ce qui vous attend ! Descendre, passer un gué en forêt vierge, remonter en pleine jungle pour émerger de l’Escourre, le nez dans les kiwis. Sauvé, vous pivotez sur votre gauche pour un bout de chemin privé qui débouche sur une mini-aire de repos. Repérez votre fléchage. Il faut couper pour la deuxième fois la D.33. méfiance ! Bien que ce soit dimanche, ça roule ! Rien qu’un petit zig zag gauche-droite. Largement, s’ouvre au pied d’un châtaignier la route du moulin (il a disparu en fumée). Une passerelle en béton vous fait franchir l’estey . Bientôt, vous bouclerez votre boucle. Vous avez fait onze kilomètres en Pays d'Orthe !

 

Des Itinéraires faciles en Pays d'Orthe

Deux itinéraires sur les chemins de Compostelle
ItinerairesOrthe.pdf
Document Adobe Acrobat 2.0 MB

Pour vous entraîner sur les Chemins de Compostelle ( ou découvrir en détail cette partie de la voie que vous empruntez - ou emprunterez - en pays d'Orthe ) vous pouvez télécharger ici deux itinéraires simples et faciles que le Centre Culturel du Pays d'Orthe a préparés pour vous.
Et bonne découverte !

 

Témoignages…

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C'est par dizaines que les pèlerins qui ont apprécié la halte au Gîte du Pèlerin

de Sorde l'Abbaye, adressent ensuite une carte postale sur leur parcours

( ou parfois, quand ils sont rentrés chez eux ) en signe de remerciements.

De quoi constituer une précieuse collection et…

de faire le voyage en images !

 

 

Retrouvez l'actualité des Chemins de St Jacques

dans notre région sur le site de

l'ASSOCIATION DES AMIS DE ST JACQUES DE COMPOSTELLE

EN AQUITAINE, en cliquant sur la vignette ci-contre.

 

Et, ci-dessous vers l'association antenne landaise.