Le Saumon et le confluent des Gaves


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ous reprenons dans cette page les principaux éléments d'une étude de MM. Sabatier De Lachedène, Conservateur des Eaux et Forêts, et De Drouin de Bouville, Inspecteur des Eaux et Forêts en retraite, publiée en 1933 dans le "Bulletin Français de Pisciculture". Elle porte sur l'impact des ouvrages construits en aval du confluent des gaves de Pau et d'Oloron sur la remontée des saumons vers les frayères de ces deux rivières et notamment sur l'impact négatif sur le Gave de Pau.

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D’après nombre de témoignages dignes de foi, le Saumon en montée nuptiale qui entre dans l’Adour n’y effectue qu’un parcours limité, car, s’il ne l’a pas quitté à la jonction de la Nive, il le délaisse au confluent des Gaves réunis. On nomme ainsi le tronc commun des Gaves de Pau et d’Oloron, long de 4 kilomètres. Puis, les géniteurs en instance de fraye se répartissaient naguère entre ces deux cours d’eau, mais assez inégalement. Le contingent du gave de Pau paraît avoir été toujours moindre. Les choses se sont passées de la sorte jusqu’en 1917. À partir de cette date, le Saumon est devenu de plus en plus rare dans le gave de Pau. Toutefois, en 1923, on en pêchait encore 58 et, en 1924, 32, d’après les statistiques de pêche dressées par le Service local des Eaux et Forêts, statistiques forcément incomplètes, puisqu’elles ne tiennent compte que des déclarations bénévoles recueillies par les préposés forestiers.

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Le Gave de Pau (à gauche) et le Gave  d'Oloron (à droite) à leur confluence vue de l'aval.

 

 

Il paraît singulier, d’après ce qu’on sait de la biologie du Saumon, que l’abandon du Gave de Pau par ce migrateur ait été aussi rapide.

On s’est demandé si des mesures ne pourraient être prises (construction d’échelles, travaux de repeuplement) pour rétablir la situation qui existait avant 1918.

L’Administration des Eaux et Forêts nous a confié, au printemps dernier, une mission pour l’étude de cette question, qui intéresse grandement la population paloise.

 

Nous avons parcouru le gave de Pau depuis Lourdes, le gave d’Oloron depuis cette dernière ville, jusqu’à leur confluent, et, au cours de cette tournée, rien ne fut observé qui permît d’expliquer la préférence que le Saumon manifeste, depuis quelques années, pour le gave d’Oloron.

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Toutefois, les personnes interrogées au cours de l’enquête furent d’avis que la construction d’un barrage infranchissable sur le gave de Pau, à Castetarbe, un peu en dessous d’Orlhez, et l’encombrement de ce même gave à l’endroit de sa jonction avec celui d’Oloron, pourraient être les deux facteurs déterminants de la disparition du Saumon. À en croire certains, un banc de sable serait venu créer, au confluent, un premier obstacle ; puis, le barrage susdésigné, d’une hauteur de 6 à 7 mètres, mis en service en 1918, aurait occasionné la stérilisation définitive du cours d’eau.

 

La première indication ne semblait pas mériter grande créance, surtout après examen des lieux. Quant à la suppression de toute remonte dans le gave de Pau, elle n’est pas absolument certaine. Il y a lieu d’observer qu’en aval de Castetarbe, cette rivière encaissée est très difficilement pêchable ; peut-être, la fréquentation par le Saumon de cette partie du cours n’a-t-elle pas complètement cessé.

Néanmoins, pour ne rien négliger, nous convînmes de faire relever, par des sondages, le profil en travers de chacun des gaves au confluent, puis celui des gaves réunis à 20 mètres en aval. Le travail, en raison de crues successives de l’Adour et de ses affluents, ne put être terminé que dans les premiers jours d’Août. Mais, aussitôt en possession des relevés de sondage, se révéla une anomalie. La coulière, du gave d’Oloron avait son fond à près d’un mètre en contre-bas de celle du gave de Pau.

Il apparaissait, par ailleurs, que le profil en long du dernier cours d’eau ne manifestait aucune tendance à se raccorder tangentiellement avec celui du premier.

 

Nous fîmes alors relever deux autres profils en travers, respectivement à 4o et 60 mètres en aval du confluent. Ils confirmèrent les indications des premiers. (coupes ci-après)

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Ces observations en provoquèrent d’autres, et il fut constaté, que la souille ou partie surcreusée prenait naissance dans le gave d’Oloron à 3oo mètres environ en amont du confluent et que sa profondeur allait en croissant ; elle atteint environ un mètre au confluent des deux gaves ; 3 mètres au pont de Peyrehorade ; à mètres à 100 mètres environ en aval de ce pont ; puis 6 et 10 mètres un peu en amont et en aval du pont de chemin de fer, au-dessous d’Hastingues. Toutefois, cette profondeur s’atténue ensuite à 5 mètres au Bec des deux gaves, — confluent avec l’Adour, — pour se maintenir à ce chiffre dans ce dernier cours d’eau, jusqu’à sa jonction avec la Bidouze, à 3 kilomètres en aval de l’embouchure des gaves réunis. Les sondages n’ont pas été poussés plus loin (Ces mensurations peuvent subir une certaine variation, ia marée moyenne occasionnant des différences de niveau de 1,5o m environ.).

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Le Gave de Pau (à droite) et le Gave  d'Oloron (à gauche) confluent pour donner les Gaves Réunis en aval.

Il résulte de nos constatations que le gave d’Oloron, dans l’état actuel des choses, est sensiblement plus creux que le gave de Pau. Son sillon profond se peut suivre assez facilement par eaux claires, d’après un rapport du Brigadier des Eaux et Forêts d’Orthevielle (Nous tenons à remercier ici le Brigadier des Eaux et Forêts Sarcousse, qui, par son zèle et son intelligence, nous a permis de mener à bien la mission qui nous a été confiée.). Il se continue dans les Gaves réunis sans qu’on puisse soupçonner une tendance du gave de Pau à prendre le fond de ce sillon comme niveau de base pour le modelage de son profil en long. Celui-ci se branche sur l’autre à angle aigu.

 

Ces faits ne laissent pas d’être inattendus, car, jusqu’ici, le gave d’Oloron était réputé l’affluent du gave de Pau. C’est ce qu’admet, en particulier, M. Jean Fischek, dans sa thèse récente du doctorat-ès-lettres ("L’Adour et ses affluents. Paris. Hachette, 1929.). Il indique, d’ailleurs, comme pentes par kilomètre, dans la dernière partie du cours :

  • Gave de Pau    0,74 m
  • Gave d’Oloron 1,48 m

Il résulte, cependant, de relevés effectués par le Service des Forces hydrauliques que, pour les 10 derniers kilomètres du profil en long de chacun des cours d’eau, il existerait une dénivellation de 8m 70 pour le gave de Pau et de 9m 3o pour le gave d’Oloron. D’après ces données, la pente par kilomètre dans la section myriamétrique précédant le confluent serait :

  • Gave de Pau    0,87 m
  • Gave d’Oloron  0,93 m

 

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Par conséquent, en 1929, il était admis que la déclivité était double pour le gave d’Oloron dont le profil en long s’inscrivait dans la concavité de celui du gave de Pau. Depuis, il est apparu que la différence des pentes en amont de la jonction serait de très faible importance et nous venons d’établir que le tributaire, au point de rencontre, était notablement plus creux que le cours d’eau réputé récepteur.

 

Il semble que, les choses étant ce que le font voir nos découvertes, le Saumon soit naturellement aiguillé, lors de son voyage de noces, vers le gave d’Oloron. Comme ce migrateur, du moins en hiver, nage en profondeur, la souille dont les caractéristiques ont été données exerce, selon toute vraisemblance, une influence directrice prépondérante. Mais, quelles peuvent être les causes d’une situation qui, a priori, n’est pas naturelle ?

Un examen attentif des lieux et de minutieuses recherches ont démontré, qu’effectivement, cette situation a été créée par l’Homme. Les derniers sondages pratiqués ont mis en évidence l’existence d’un obstacle submergé, généralement ignoré, et dont l’origine paraît être ancienne.

 

à 210 mètres en aval du confluent des gaves de Pau et d’Oloron, à hauteur du moulin Laran, partant de la rive droite, trois rangées de forts piquets ont été plantées, formant un barrage de 5 mètres de largeur et 75 mètres de longueur obstruant le cours des Gaves réunis sur les trois quarts de sa largeur, mais laissant l’autre quart libre du côté gauche, précisément à l’endroit où. se trouve le sillon dont il a été parlé plus haut. Au pied de ce barrage est un blocage de grosses pierres (Fig. ci-dessous). Une échancrure de 22 mètres a été pratiquée on son milieu, il y a 50 ans environ, pour y laisser passer les gabares chargées de sable.

L’origine de cette installation est inconnue.

 

L’état des lieux avoisinants n’a révélé aucune prise d’eau, soit pour l’irrigation, soit pour l’alimentation d’un moulin. On ne peut non plus voir dans cet ouvrage, un travail de protection contre les inondations.

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Il semble bien que cet aménagement ait été fait à fins halieutiques, dans la dessein d’entraver la remonte du Saumon dans le gave de Pau, au bénéfice du gave d’Oloron.

Dans une requête adressée aux États de la Province de Béarn, au sujet de la pêche et datée de 1764, les habitants d’Oloron se plaignent de «l’insatiabilité des Moines de Sordes et des habitants de Peyrehorade » qui, contrevenant aux ordonnances royales, leur ôtent ainsi la ressource du poisson en barrant le Gave pour empêcher ceux-ci de monter.

À la suite d’une vérification par le Maître particulier, il est constaté qu’à 1/4 de lieue en remontant du port de Peyrehorade, il y a une "pessière" composée de gros piquets plantés dans le lit, soutenus par des piquets de pin mis en travers, etc...

Le Grand Maître de Guyenne, le sieur De Bastard, par ordonnance du 21 janvier 1765, prescrit, des mesures contre ces abus (Notes communiquées par M. le Conservateur des Eaux et Forêts De Coincy).

 

Tout porte à croire que le barrage submergé n’est autre que le soubassement de la "pessière", ou pêcherie aux verveux, appartenant au Vicomte d’Orthe, Seigneur du lieu et supprimée dans la seconde partie du XVIIIe siècle.

On conçoit que, depuis cette construction, le contingent de migrateurs ait été notablement plus élevé pour le second de ces cours d’eau. Par ailleurs, notre trouvaille ne fournit-elle pas une explication satisfaisante pour l’anomalie du raccordement des deux gaves ?

Nous nous trouvons — la forme même des profils en travers le montre, surtout avec l’exagération qu’implique le choix pour les hauteurs d’une échelle décuple de celle des largeurs, — en présence d’un surcreusement de son lit par le gave d’Oloron, le gave de Pau étant resté inactif, en apparence au moins.

Bien que, d’après M. Fischer, la turbidité des deux cours d’eau soit réduite, même en temps de crue, on a des raisons de supposer un engorgement relativement récent de la section inférieure du gave de Pau, comme conséquence de l’existence du seuil constitué par le barrage submergé.

L’hypothèse du banc de sable obstruant la section n’était donc pas fantaisiste. Le charriage étant faible, l’alluvionnement a dû être lent.

Quant à la souille, elle résulte aussi de l’interception partielle de la coulière naturelle. Dans la partie laissée libre, sur le côté gauche, le courant s’est trouvé renforcé. L’érosion a prélevé sur la section mouillée, en profondeur, ce que celte dernière avait perdu en largeur quand fut créé le seuil plus haut décrit. On ne voit pas qu’il y ait à chercher une autre explication des phénomènes observés.

La portion surcreusée du gave d’Oloron n’est d’ailleurs, que la terminaison arrière du sillon de l’Adour et des Gaves réunis, autrement dit, sa queue. Le phénomène a commencé par l’aval.

Dans la masse des eaux dévalant, le rétrécissement, artificiel du lit a déterminé la formation d’un flux à vitesse accélérée, issu du gave d’Oloron, laissant en quelque sorte à la traîne des courants marginaux moins impétueux, provenant surtout du gave de Pau.

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Sous l’action du flot le plus rapide, le lit ancien s’est creusé ; le travail de déblaiement progressant, comme d’usage, de bas en haut.

Dans tous les cas, le régime différent des deux cours d’eau, tel qu’il se trouve présentement établi, n’a pu qu’accentuer l’attirance que le Saumon avait déjà pour le gave d’Oloron.

Les surfaces des bassins versants sont approximativement égales, savoir 3.576 kilomètres carrés pour le gave de Pau et 2 576 kilomètres carrés pour le gave d’Oloron. Mais les conditions d’alimentation et d’écoulement sont fort dissemblables, comme il ressort des indications fournies par les relevés établis, de 1922 à 1931, par le Service des Forces hydrauliques du Sud-Ouest, aux stations de jaugeage comparables du pont de Bérenx, sur le gave de Pau, et d’Escos, sur celui d’Oloron. Alors que le module du premier est de 71 mètres cubes, celui du second atteint 91 mètres cubes.

 

Le débit mensuel moyen du gave d’Oloron l’emporte de 12 mètres cubes-seconde sur celui de l’autre.

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En aval d'Orthez, le Gave de Pau avec un joli débit où devraient

se complaire les "madeleinots", saumons d'été, en ce mois de juillet.

Photo ©M.H. CINGAL juillet 2014

 

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Enfin, pendant toute l’année, sauf en Juillet-Août, le gave d’Oloron est mieux alimenté ; c’est seulement au fort de l’été que la fonte des névés et glaciers des Pyrénées entretient mieux le gave de Pau.

Tout concourt ainsi à faire du gave de Pau actuel l’affluent du gave d’Oloron. Cette inversion de la situation originelle, situation encore admise par les géographes, favorise évidemment le creusement de la souille dans les Gaves réunis et le décrochement des niveaux de base au point de jonction. Le cours d’eau récepteur s’est approfondi d’autant mieux qu’un obstacle artificiel a empêché le tributaire d’en faire autant.

Il est probable que, si on arrachait les piquets du barrage, si on détruisait le blocage existant, le raccordement normal ne tarderait pas à s’effectuer ; la souille, très peu profonde, qui existe au point où l’ouvrage a été éventré sur 22 mètres il y a 5o ans environ, pour le passage des gabares, s’accentuerait et remonterait petit à petit le gave de Pau. On peut penser que l’on obtiendrait au bout d’un temps plus ou moins long, compte tenu des différents régimes, le raccordement tangentiel de son profil en long avec celui du gave d’Oloron.

 

Du point de vue piscicole, qui est celui nous préoccupant le plus, la réduction, puis l’arrêt de la remonte du Saumon dans le gave de Pau, semblent bien imputables, à la souille d’abord, au barrage infranchissable de Castetarbe ensuite.

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La retenue et la chute du barrage de Castetarbe

Photo ©M.H. CINGAL juillet 2014

 

Avant la construction de ce dernier ouvrage on observait, en particulier, que le Saumon d’hiver n’avait pas l’habitude de s’engager dans le gave de Pau. Ce fait s’explique par la rétention nivale, beaucoup plus sensible dans le gave de Pau que dons celui d’Oloron (Pour les quatre mois de Décembre, Janvier, Février, Mars, les débits moyens sont de 80 M3. seconde pour le gave de Pau et de 100 M3 seconde pour le gave d’Oloron.). Le poisson amontant a toute raison de suivre, durant la saison froide, la coulière du second de ces cours d’eau qui est la plus creuse et la mieux alimentée.

 

On pêchait naguère à Orthez principalement des saumons de printemps, parce qu’à cette époque, la rétention nivale cessant, la différence d’alimentation entre les deux gaves était très atténuée et l’action exercée par la coulière réduite au minimum. Dès lors le Saumon de printemps, nageant entre deux eaux, avait plus de chances d’entrer dans le gave de Pau qui a, à ce moment-là, son débit maximum (Pour des mois de Mai et Juin le débit moyen du gave de Pau est de 116 M3 seconde et celui du gave d’Oloron 122 M3 seconde.Ce sont les mois où les débits sont les plus forts et à peu près d’égale importance.).

Mais, à partir de 1918, date de la mise en service du barrage infranchissable de Castetarbe, la seule partie où le Saumon pût aller s’est trouvée limitée au tronçon qui va du confluent au barrage, tronçon où le cours d’eau circule dans une gorge très peu accessible, à parois rocheuses, abruptes. Les pêcheurs y allant très peu, ou mieux pas du tout, aucune capture n’y est faite et on a pu dire que le Saumon avait définitivement déserté le gave de Pau.

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Le mur imposant et quasiment infranchissable du barrage de Castetarbe.

Ci-dessous, au même endroit, le complexe colimaçon de l'échelle à saumons.

Photos ©M.H. CINGAL juillet 2014

 

 De cet exposé, nous tirons donc les conclusions suivantes : On ne saurait modifier le régime des gaves, mais il semble qu’on pourrait songer aujourd’hui à rétablir ou intensifier, dans celui de Pau, un courant de remonte par la suppression du barrage en piquets.

L’ouvrage de l’usine hydro-électrique de Castetarbe étant trop élevé pour être franchissable, la construction d’une échelle sur ce point est indispensable si on veut permettre aux Saumons de passer dans le bief supérieur et de gagner les frayères qu’il fréquentait autrefois entre Lourdes et Couarraze.

Le Barrage de Baigts de Béarn

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Ci-dessus, le barrage de Baigts de Béarn

Photo ©M.H. Cingal - Juillet 2014

 

Situé quelques kilomètres seulement en aval du barrage de Castetarbe, le barrage de Baigts de Béarn est venu rajouter un obstacle à la migration de Salmo Salar en 1943. Heureusement, la leçon était déjà tirée et il est, dès l'origine, équipé d'une échelle à saumons. Il est même ré-aménagé au début de ce troisième millénaire, pour intégrer un système  protecteur de la migration des anguilles.

 

On en trouvera une explication détaillée de l'aménagement sur la page de l'ONEMA ICI


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