orthe, moulin, peyrehorade, landes, aquitaine, peche, lamproie, adour, gave, arthous, cagnotte, sorde, barthes, radelage, alose, saumon, port de lanne, couralin, hastingues,  tilhole, galupe
orthe, moulin, peyrehorade, landes, aquitaine, peche, lamproie, adour, gave, arthous, cagnotte, sorde, barthes, radelage, alose, saumon, port de lanne, couralin, hastingues,  tilhole, galupe

es moulins à grains ont une origine locale antique. Avec plus de trente sites recensés à ce jour - dont la plupart sont connus depuis le XIIe siècle - la meunerie est largement répandue en Pays d'Orthe. Pourtant, à la fin du XXe siècle, un seul a survécu en tant que tel: le moulin vicomtal construit vers 1780 et devenu depuis la Minoterie Larran, toujours en activité. Cette infrastructure de moulins, s'est bâtie en plusieurs vagues.

La diffusion du moulin à eau, œuvre de longue haleine commencée dès l'Antiquité, s'est achevée à l'époque moderne.

Le monde romain possédait déjà la technique de la meunerie.

orthe, moulin, peyrehorade, landes, aquitaine, peche, lamproie, adour, gave, arthous, cagnotte, sorde, barthes, radelage, alose, saumon, port de lanne, couralin, hastingues,  tilhole, galupe


Dès le premier siècle de notre ère, on connaît le moulin à eau à roue verticale décrit par Vitruve, architecte militaire de cette période, dans son "De Architectura libri decem"; mais nos moulins, comme la majorité des moulins occitans, c'est-à-dire, du grand sud, sont à roue horizontale

orthe, moulin, peyrehorade, landes, aquitaine, peche, lamproie, adour, gave, arthous, cagnotte, sorde, barthes, radelage, alose, saumon, port de lanne, couralin, hastingues,  tilhole, galupe

L'empire carolingien connaîtra le même type de mécanisme et on est certain qu'alors se généralisera
la construction de biefs ou canaux d'alimentation.
Le moulin n'est pas seulement "posé" sur une rivière
ou un ruisseau; on en détourne le cours pour aménager une chute d'eau plus efficace.


Ci-contre, un contre-exemple de la pratique
des moulins en Pays d'Orthe: le moulin à aubes
que l'on ne trouve que plus haut,
dans le nord des Landes.

orthe, moulin, peyrehorade, landes, aquitaine, peche, lamproie, adour, gave, arthous, cagnotte, sorde, barthes, radelage, alose, saumon, port de lanne, couralin, hastingues,  tilhole, galupe

Ces travaux coïncicent avec l'expansion des abbayes bénédictines en Pays d'Orthe au IXe siècle: Sordes et Pardies qui sont déjà deux villæ gallo-romaines, et Cagnotte. Il faut rappeler ici que la règle de Saint Benoît recommande de placer à l'intérieur du monastère "infra monasterum, tout ce qui est nécessaire, ides aquam, molendinum, hortum vel artes diversas".

Le Moyen-Âge sera la première époque à nous laisser des traces d'archives de l'existence des moulins de cette époque. Ainsi nous trouvons dans les textes, référence au Moulin de Casles à St Cricq du Gave entre 1105 et 1119; en 1165, le Moulin de Pardies; en 1221, le Moulin de Cazorditte ou Ponchan; au XIIIe siècle, le Moulin de Peyrous; en 1484, le Moulin de Joanin et en 1493, le Moulin de Mouliac.

Mais le XIIe siècle voit arriver la "saturation" des cours d'eau. Pratiquement tous les sites possibles sont occupés. Se développent alors quelques moulins à vent dont nous gardons peu de traces malgré quelques emplacements supposés.

À partir du XIIIe siècle, on voit apparaître, à côté des moulins bladiers, le moulin à fer. Le marteau hydraulique succède au harassant martelage qu'opérait jusqu'alors la main la main du forgeron, et la meule, actionnée par l'énergie de l'eau, permet un aiguisage perfectionné des pièces.


Le Droit de Moulin des Caviers

Les caviers disposent à partir de cette époque de droits: d'église, de pigeonnier, de moulin, d'étang et de passage des rivières. Autant de prérogatives jusque-là réservées aux seigneurs ou aux abbayes.
La "banalité" ou droit de mouture a fait son apparition vers 960 et va se maintenir jusqu'à la chute de l'Ancien Régime autorisant le seigneur, propriétaire de moulin, d'obliger ses sensitaires à y faire moudre leur grain. En contrepartie, il devait le tenir en état, ainsi que les chemins d'accès. Cette obligation fut très mal respectée. Pourtant, ce droit comptait parmi les plus lucratifs des droits seigneuriaux, soumis au vingtième par Louis XIV.

Les cahiers de Doléances de 1789 en feront souvent l'objet des revendications du Tiers État, bien que certaines coutumes aient commencé à en dispenser les boulangers et permis son rachat par chaque feu ou ménage, moyennant quelques cens en grain.

orthe, moulin, peyrehorade, landes, aquitaine, peche, lamproie, adour, gave, arthous, cagnotte, sorde, barthes, radelage, alose, saumon, port de lanne, couralin, hastingues,  tilhole, galupe
Le mécanisme du moulin à eau. Ceux du Pays d'Orthe fonctionnent sur ce principe avec parfois des variantes.


La lente disparition des moulins

 

Après la Révolution, la République abolit les banalités et soumet à autorisation la construction de tout nouveau moulin. Pourtant, le recensement de 1825 fait apparaître qu'aucune construction de ce type n'est venue s'implanter dans le canton. Le nouveau décompte qui est fait un siècle plus tard, le 31 mai 1926, nous apprend que dans les Landes "dix-huit minoteries à cylindres absorbent 2028 quintaux de blé par jour pendant que 206 moulins à meules, petits moulins à eau et à vent, traitent 1920 quintaux." Il existe également huit batteuses sur le canton, qui travaillent 456 quintaux de blé. Huit moulins sur les vingt ont disparu en un siècle. Nos vieux moulins s'essoufflent et alors que la loi de 1935 vient interdire toute nouvelle construction, beaucoup de ceux qui restent ont définitivement cessé de tourner. Les derniers à fermer leurs portes seront ceux de Ponchan (ou Pontchamp ou Cazorditte) à Cagnotte, Villemayan à Orist, Gestède à Orthevielle, Miremont à Saint Étienne et celui de Saint Cricq du Gave. Les années Cinquante et les grands bouleversements ruraux signent la disparition du moulin bladier, devenu anachronique.

 

Les Meuniers

Dans les pages suivantes, nous trouverons, présentés commune par commune, la description et les éléments actuellement connus pour chaque moulin. À la suite de cette description, nous indiquons les noms des meuniers quand ils nous sont connus au travers de divers textes et actes retrouvés.