Les Sources et les Ruisseaux

es sources à foison, les "Houns" qui donnent naissance à un riche maillage de ruisseaux, voilà bien l'une des caractéristiques de ce Pays d'Orthe où l'eau bruisse partout dans les sous-bois, au bout des prés, au fond de chaque val. La verdure et la luxuriance de la végétation témoignent de cette permanente présence, de cet accès à fleur de terre. Comme un réceptacle obligé, les Gaves de Pau et d'Oloron, déjà forts de l'eau des montagnes et réunis au sud pour rejoindre l'Adour qui pousse une escapade plus nonchalante au nord, recueillent cette eau et la roulent vers l'Océan. Non sans avoir trempé et retrempé les barthes humides.

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À Sorde l'Abbaye

Le site de Sorde , après que la trace de l'occupation au Magdalénien ait été confirmée, a vu s'installer une villa romaine. Or, dans un cas comme dans l'autre, l'eau représente un impératif pour que ces zones de vie soient implantées. La villa romaine ne se conçoit pas sans la proximité d'une source pour les besoins des gens et des bêtes mais non plus, sans salle de bains. C'est le cas pour la Villa du Bourg.

Dans l'anse qui entoure le site de la Villa, coulent de nombreuses sources convergeant vers un même lieu: la barrière rocheuse, à fleur de terre, sur laquelle coiurt la rue principale actuelle. Il suffisait de constituer des réserves au nord-est de cette digue naturelle et d'y pratiquer une saignée pour obtenir une alimentation réglable des installations en contrebas (les salles balnéaires sont à la cote 9m et la saignée entre 16 et 16,80m, ce qui donne un dénivelé intéressant sur une distance de moins de 100m)

Cet ensemble d'alimentations en eau est composé de:

La Source de La Caoussade, puis la Source de Laouilhé, et plus à l'est, les Sources de Hountines et Capulet.

La Houn de Madaoune

Située au bourg, à l'entrée du village, en direction de Salies de Béarn.


La Source de Bourg Neuf

Située entre le gave et la Rue Bourg Neuf.


La Source de Capulet

Surgissant à la cote 22/23, elle s'écoule vers l'est en recueillant les eaux des Ruisseaux de Carrère et de l'Aouilhé, et venant alimenter une énorme dépression-réservoir au pied de la colline, à mi-chemin entre la rue actuelle et le coteau. Son trop-plein se déverse au sud-ouest, ajoutant ses eaux au Ruisseau de La Caoussade avant de franchir la barrière rocheuse. Aujourd'hui comblée, cette dépression comportait encore en 1948, au plus profond, une hauteur d'eau de 17m !

La Source de la Tou et la Houn de l'Île

Deux sources situées après le quartier de Maubourguet.


Sur le site de la seconde villa romaine, à Barat de Vin (Barat de Bie), les salles de bains tournent le dos à la rivière et regardent vers le coteau, plus exactement vers la brêche, entre les deux falaises, dite "Chemin de Charlemagne" ou Ruisseau de La Caoutère, qui fournissait peut-être en eau la villa: à l'entrée du site, dans les broussailles, accolé à la façade côté Est, un pan de mur subsiste, semblable à une construction d'époque romaine; il surmonterait un important massif bâti de plusieurs mètres de largeur et de profondeur, recouvert de lierre et perpendiculaire au ruisseau. S'agit-il des restes d'un barrage, établi là, pour recueillir les eaux des sources de Baouch et de Peilhoun? Les Romains auraient ainsi réuni les eaux utiles au fonctionnement de leur système balnéaire et aussi, peut-être, vu la hauteur de chute, la force motrice dont ils avaient besoin. Les eaux potables devaient être fournies par la Source du Pastou, au pied des falaises, ou bien par celle de Lacostes, au nord-ouest, à flanc de coteau.

 

À Bélus

Si l'on en croit un témoignage local, "Il y a à Bélus, autant de sources que de maisons anciennes. Elles alimentaient gens et animaux en eau potable. On usait alors de l'eau avec parcimonie. Lorsqu'il fallait aller chercher l'eau avec cruches ou seaux, dans une pente raide, le gaspillage était proscrit. Les bêtes pendant les années de sécheresse, en consommaient beaucoup plus que les gens. Tous les jours, à l'aide d'un traîneau tiré par bœufs ou vaches, transportant un cuveau ou une barrique, on allait parfois assez loin chercher le précieux liquide."


La Source de Hontambale

Située en terrain communal vers le ruisseau de Lespontes, elle est tout proche de Saint Lon. Vers 1960, M. Adrillon projeta de capter cette source avec l'accord de la municipalité, pour la distribuer au bourg. "[…] cette source était tellement abondante que, puisant sans cesse dans la buse, on n'arrivait pas à faire baisser le niveau d'un centimètre."

Un projet récent de construction d'une usine d'embouteillage fut contrarié par les problèmes d'accès.

D'autres sources ont donné lieu à la construction de fontaines ou de lavoirs, souvent les deux. On en trouvera le détail dans les pages "Fontaines & Lavoirs" de cette rubrique.

 

À Saint Lon les Mines

Le bourg ancien de Saint Lon les Mines se serre à 102m d'altitude autoure de son église. Dans la campagne environnante, ruisseaux et ruisselets ejambés par des ponts peuvent parfois inonder les maisons et les champs riverains.


Le ruisseau du Bassecq

Il vient de la commune de Cagnotte où il reçoit le Ruisseau de Joanin. Puis il sert longtemps de frontière avec le territoire de la commune de Heugas avant d'aller, au nord de Siest, se jeter dans le Luy à moins de deux kilomètres de la confluence de celui-ci avec l'Adour. Entre temps, il a été rejoint, sur la commune de Saint Lon par le Ruisseau de Louadet et le Ruisseau de Hayet.


Au sud, nous trouvons l'une des sources du Ruisseau de Castreyran qui coule sur le territoire de Saint Étienne d'Orthe. et encore plus au sud, au-dessus du Moulin à Vent, c'est l'une des sources du Ruisseau d'Arriou Grand qui naît dans le Bois de La Carmenté.

À l'Ouest de la commune, les sources de la commune forment les ruisseaux d'Arrious et d'Artiguenave qui vont mêler leurs eaux dans le ruisseau de Lespontes.

Le Ruisseau de Lespontes

Issu des sept sources (au moins) qui baptisent sa naissance sur la commune de Bélus, il va lui-même grossir le étangs de deux moulins qui figurent déjà sur la carte dite "de Cassini" en 1760. Après avoir longuement flâné en multipliant ses méandres, il va se jeter dans l'Adour sur la commune d'Orist, légèrement en aval du Pont de Saubusse.

À Siest

Un foisonnement de sources pour cette petite commune.

 

Le Ruisseau du Bassecq

Il prend sa source sur la commune de Bénesse lès Dax, traverse les territoires de Cagnotte, de St-Lon, puis s'en vient servir aussi de limite entre Siest et Heugas avant de rejoindre le Luy. Sur la commune de Siest il aura été grossi des eaux du ruisseau de l'Irangue.


Le Luy, à sont tour devenu limite entre Siest et Tercis, va recevoir avant de se jeter dans l'Adour un peu en amont d'Orist, le Ruisseau de Loustalic qui vient de Siest et le Ruisseau du Braü, venu, lui, depuis Tercis.

Le Luy recueille aussi toutes les eaux du réseau dense des canaux de drainage des Barthes de Siest et Tercis.

À Orist

La Source de Beauséjour (citée dans le rapport de 1936)


La Source de Campet, un peu au-dessus de Soubran.


La Source de Lahosse ou des Cagots

Au quartier de Poublan, elle tire son nom (chiens de Goths ? La signification divise les historiens : soit les descendants des Goths restés à la suite des invasions, soit les descendants de lépreux) des populations mises à l'écart du village. Elle alimente la fontaine du même nom.

L'eau y était puisée dans un trou bâti de pierres, à l'aide d'une casserole, laissée là en premanence.

 

La source du Tuc du Télégraphe

Elle était utilisée par le personnel de surveillance du télégraphe (voir page "Orist") et les résiniers.

 

La Source de Carrère

Elle est toujours visible à marée basse, à l'aval de la courbe de l'Adour, sur un endroit délimité par des galets.


La Source du Puyo

Dans la propriété du même nom, elle alimentait une fontaine aujourd'hui disparue.


La Source de Lastres

La source qui ne tarit pas même en période sèche, captée à flanc de colline, elle alimente la maison de Lastres par gravité. Non loin du captage, un trop-plein déverse l'eau dans une mare qui servait de lavoir.

La Source de Soubran

Elle alimente le lavoir construit dans la dernière décennie du XIXe siècle qui est essentiellement fréquenté par les habitants du Bourg et du quartier de Haut.


La Source de Bassané

Elle alimente, de son côté, le lavoir du même nom qui sert aux habitants du quartier du Bas.

 

Le contexte hydrogéologique particulier d'Orist a permis au Syndicat de la Basse Vallée de l'Adour (SBVA) de réaliser trois forages de production d'eau potable. Ces ouvrages sont situés dans le Barthes de l'Adour. Le syndicat, créé en 1967, regroupe aujourd'hui vingt-cinq communes membres. Cet unique lieu de production alimente la totalité des 20000 habitants de la Basse Vallée de l'Adour.

 

À Pey

Les sources de pey sont de simples trous d'eau qui alimentent abreuvoirs et lavoirs en bois d'abord et, depuis une centaine d'années, en pierre puis en ciment.

Ces points d'eau regroupent à leurs abords les habitations. Elles nous sont connues par leur existence qui perdure ou par la mentions de leurs noms: Berraute, La Bieule, Escornebüu, Péhabé, Peyreblanque, Fangeau


Des vertus miraculeuses ?

Toutes ces sources sont réputées avoir des propriétés particulières: l'une, miraculeuse, soignait les maux de gorge, les yeux. Une autre était recommandée même par un docteur en cas de troubles intestinaux.


Les sources se déversent ensuite dans les Barthes par de nombreux ruisseaux comme le Ruisseau de Carrère, le Ruisseau de Labadie ou le Ruisseau de Cantegrouille. Les ponts qui les enjambent ont, bien sûr, été renforcés pour permettre l'envahissement des voitures, des camions et des tracteurs, mais sur beaucoup, on peut encore apercevoir l'appareillage des pierres d'origine.

Quelques-uns comme celui de Marchemont, sur le Ruisseau de Pachéou sont restés en l'état. Avec leur charme, mais aussi… leur fragilité.