es Chinois évoquent déjà cette plante avec “ses longues pousses, belles fleurs et beaux fruits” au travers de chants et poèmes datant de -1200 à -600 Av. JC. Utilisée ensuite comme médicament “contre les fièvres”, cette liane est surtout cultivée en treille pour sa beauté ornementale. C’est ainsi qu’elle est remarquée déjà au XVIIIe siècle par Pierre Noël Chérons d’Incarville, un jésuite français qui sera le premier européen à en rapporter des plants. Il faudra attendre la première moitié du XXe siècle pour découvrir à l’actinidia des vertus autres qu’ornementales.

 

Baptisé tour à tour "Mihoutao" ou "Yangtao", “Pêche du Yang”, “Groseille de Chine”, c’est le botaniste français Jules Planchon qui en donne la première description, en 1847 à partir de plants rapportés par l’Anglais Robert Fortune et distingue deux espèces : Arguta et Chinensis. C’est encore un Anglais, Lindley, qui lui attribue son nom scientifique définitif : Actinidia.


Ce seront des difficultés d’approvisionnement du marché américain par les Néo Zélandais - les premiers producteurs - pendant la guerre froide qui remplaceront l’appellation commune de groseille de Chine par Kiwi ( du nom de l’oiseau emblème de ce pays ).

DESCRIPTION

de l’ACTINIDIA CHINENSIS

Reprise par la “Revue Horticole” en 1934, la description de Planchon nous montre : Un fruit assez gros ou gros, ovoïde, régulier. Épiderme assez épais, recouvert de poils brus, recourbés. Chair verte à consistance de figue, a un goût de groseille à maquereau, très sucrée, agréable. Pédoncule persistant long de 4 à 5 cm. Maturité tardive, mi à fin septembre. L’arbre est de bonne vigueur, assez rustique, d’une fertilité énorme puisqu’un seul pied peut donner une centaine de kilos de fruits.

Des centaines de variétés de kiwis poussent à l'état naturel en Asie, leur zone d'origine. Ce qui ouvre un champ énorme à la recherche en quête d'une diversification des productions. À côté du "traditionnel" kiwi vert, nous trouvons ajourd'hui les kiwis jaunes (comme sur la photo ci-dessus), des kiwis précoces et certainement, demain bien d'autres…

 

 

 

 

 

Le Kiwi est une plante dioïque comportant une plante mâle qui ne portera pas de fruits mais qui est nécessaire pour assurer la fécondation…

 

 

 

… des arbres femelles

dont les fleurs à pistil

donneront les fruits.

En général, pour l'optimisation du verger, on plante un pied mâle pour cinq pieds femelles.

Si les pépiniéristes le mirent dans leurs catalogues dès 1917, incitant leurs chercheurs à comprendre cette plante, c’est Hayward Wright, pépiniériste à Auckland, en Nouvelle Zélande qui va obtenir le “large oval” qui sera commercialisé à la fin des années 1930.

 

C’est aussi dans ce pays qu’est planté le premier verger de cet hybride qui va prendre le nom d’Hayward et supplanter tous les autres cultivars, induisant bientôt une quasi monoculture fruitière de par le monde.

Lentement, le futur du kiwi se dessine dans le Pacifique. Jim MacLoughlin plantera son premier acre de kiwi à “Te Puke” en 1934, suivant l'exemple de son voisin, Vic Bayliss qui avait commercialisé ses premiers fruits, produits sur cinq arbres, au début des années 1930.

 

Ils feront des émules dans la “ Bay of Plenty”, berceau du verger de kiwi néo-zélandais : en 1948, la récolte nationale totale est de 32 tonnes.

 

 

 

La conduite du verger de kiwi implique, tout au long de l'année un cycle de travaux indispensables pour obtenir un fruit de qualité.

 

La taille d'hiver permet de supprimer puis de broyer le vieux bois.

Dans les vergers déjà anciens,

il est encore conseillé d'enlever

manuellement ce vieux bois.

 

 

Dès le mois de mars, les bourgeons éclosent, munis de boutons floraux sensibles aux gelées printanières.

 

 

Mai est ensuite le mois de l'éclaircissage manuel des fleurs surnuméraires et celui de la pollinisation. Les abeilles sont les aides précieuses de cette pollinisation.

 

L'arrosage sous frondaison est de plus en plus, la méthode d'irrigation des arbres. Des sondes dispersées dans le verger, donnent une indication précise pour une hygrométrie régulière.


Spectaculaire, l'arrosage au-dessus du verger est une technique plutôt utilisée en antigel au printemps, voire à l'automne avant cueillette.

L’inventeur du Kiwi de l’Adour


En France, jusqu’au début des années 1960, personne n'avait encore pensé à tenter la mise en culture du kiwi à l'échelle d'un véritable verger productif. Un homme, Henri PÉDELUCQ (1926-1995) eut l'idée de tenter l'acclimatation de la plante dans notre vallée avec les premiers résultats qui furent probants à l'île de Cauneille, anciennement une île vicomtale jusqu'à la Révolution, (vendue à des particuliers, à cette époque) sur le Gave de Pau.

 

En haut, Henri Pédelucq dans son verger,

à Cassaber, en 1976.

Ci-contre, les McLoughlin en visite

à l'Île de Cauneille en 1971.

Pourtant, au tout début de la mise en place du verger, Henri Pédelucq est un homme à peu près seul, aidé par un de ses anciens camarades de l'école d'ingénieurs agronomes de Paris, J.L. Soyez.

Il est pourtant celui qui va promouvoir avec acharnement la filière française, tant au niveau du développement de la production que de l'élaboration d'une stratégie commerciale. Il fait plusieurs séjours studieux dans l'île du kiwi, prenant contact très tôt avec Jim MacLoughing que l'on peu considérer comme son homologue néo-zélandais, et qui avait démarré sa production trente ans avant lui.


 

 

Certes, nous sommes ici en pays d’Orthe, en “zone tempérée” bénéficiant “d’un microclimat océanique” particulièrement clément et autres qualificatifs tout aussi optimistes.

 

 

 


Mais il suffira de deux épisodes

particulièrement froids, en 1984

et 1985 ( notre région connut en

janvier 85 près de vingt jours de

gel avec des températures

descendant à -20° ! et le jeune

verger de kiwis subit de plein

fouet cette vague de froid et de

neige ) pour que les kiwiculteurs

prennent,  de façon très rude, conscience de la vulnérabilité de leur cheptel les obligeant à réfléchir rapidement aux solutions pour y faire face à l'avenir. S'il n'est pas possible d'imaginer trouver la parade face aux rigueurs de l'hiver, il faut trouver la parade contre les gelées printanières ( quand l'arbre "débourre" ) ou automnales quand  il porte les fruits.  Lors du risque de gel, on procède à l'aspersion d'eau qui, en gelant sur la plante ( photos ci-dessus ), la protège en maintenant sa température constante et proche de zéro.   

 

Le Kiwi et la Santé

e kiwi connaît en ce début de XXIe siècle, un engouement  sans cesse grandissant que lui valent ses incontestable qualités. Les Chinois, voilà bien des siècle ne s’y trompaient pas qui le considéraient comme “l’Arbre de Santé”, tant ses bienfaits son impressionnants. Le kiwi est unanimement reconnu comme le fruit par excellence de la bonne mine, de la vitalité et du tonus. Autant de vertus et qualités qui concourrent à lui permettre d'accèder à une image privilégiée dans tous les milieux.


 

La richesse en vitamine C ( 94 mg pour 100g de fruit ) en fait le fruit le plus vitaminé, deux fois supérieur à l’orange et le citron, un atout que l’on ne retrouve nulle part ailleurs et qui pourtant, est essentiel pour notre santé. Il faut garder présent à l’esprit l’effet préventif de la vitamine C reconnu contre les cancers aussi bien que pour lutter efficacement contre rhumes et grippes ou fatigue générale.


Un kiwi par jour suffit à couvrir les besoins en vitamine C d’un adulte. L’apport nutritionnel conseillé de vitamine C pour une femme enceinte comme pour une personne âgée est de 60 mg. Ce besoin se situe entre 40 et 60 mg pour un enfant de plus de quatre ans et on considère que 150 à 350 mg par jour sont nécessaires pour des sportifs ou… des fumeurs.


LE KIWI, UNE ÉNERGIE BIEN DOSÉE

Le kiwi est un fruit dont le taux énergétique et bien dosé. Cette énergie est surtout fournie par le fructose et le glucose qu'il contient, représentant respectivement 40% et 50% du total des sucres. Cette teneur en sucre, comparée à celle des autres fruits, situe le kiwi sur un plan d'égalité avec la pomme.

 

LE KIWI ANTI-STRESS

Le kiwi participe à la recharge de l'organisme en sels minéraux grâce à d'importants taux de potassium ( 314 mg pour 100 g ) et de magnésium ( 27 mg pour 100 g ). Ces caractéristiques minérales placent le fruit juste derrière la banane.

Notons que le magnésium permet de garder le moral sans perdre la ligne !

 

LE KIWI ATOUT MINCEUR

Avec un apport calorique de seulement 57 calories pour 100 grammes, le kiwi  peut être consommé plusieurs fois par jour sans risque.

De plus, sa teneur en fibres supérieure à celle des fruits secs, en fait un excellent  vecteur de digestion.


Le Kiwi et la Gastronomie

i le kiwi reste d'une déconcertante facilité dans la première façon de le déguster, à la petite cuillère ou "à la coque" - il suffit pour cela de couper le fruit en deux et de le creuser pour déguster sa chair tendre, légèrement acidulée et néanmoins sucrée - il existe mille et une façons de l'accomoder.

Tant son aspect que sa texture et, bien sûr, son goût, le font se prêter à une infinie variétés d'associations culinaires, aussi bien salées que sucrées, tout en lui conservant sa saveur particulière et sa beauté.

On peut aussi l'éplucher et le découper en fines rondelles. Sa couleur translucide, d'un beau vert jade et ses grains noirs joliment répartis, font merveille dans les salades de fruits.


Choisir son Kiwi

Il convient d'écarter les fruits à la peau fripée, signe évident de vieillissement. On juge de sa maturité lorsqu'il cède très légèrement sous la pression des doigts. Si vous en avez la possibilité, le mieux est de trouver des kiwis fermes et de les laisser mûrir soit en les plaçant deux ou trois semaines dans le bac à fruits du réfrigérateur ou simplement en les laissant  à température ambiante pendant quelques jours.

Ce qu'il vous faut savoir: le fait de côtoyer pommes et bananes accèlère la maturation des kiwis, sensibles au dégagement d'éthylène des premières. Ce qui vous permet d'accélerer aussi cette maturation en enfermant simplement ensemble une pomme et vos kiwis dans un sac étanche.


Le Mariage du Kiwi et du Salé

Il est possible de préparer avec bonheur des recettes salées avec le kiwi. En entrée, il apportera fraîcheur et légéreté aux salades composées. Préparé en papillotte il relève la saveur des poissons et apporte une pointe de douceur aux viandes qu'il accompagne. En plus de cet apport de délicatesse, le kiwi contribue de façon très heureuse, à un véritable décor culinaire.


Les Desserts au Kiwi

Le kiwi est délicieux dans les plus simples desserts : flan, entremets, glace, crème et compote. Dans ce dernier cas, il sera mixé avec quelques gouttes de jus de citron auquel on ajoutera un peu de sucre. Le plus tonique des desserts ! Les tartes, les gâteaux et les charlottes au kiwi sauront raffiner autant les repas les plus simples entre amis ainsi que les dîners de fête très élaborés.

 

Ces éléments gastronomiques d'après les indications de Minouche Pastier in "Le Kiwi"


LE KIWI DE L'ADOUR

Maïté Labeyriotte

Éditions ORTHENSES

Un ouvrage qui datait de l’an 2000 et que vous n’aviez plus aucune chance de trouver aux étalages. Nous l'avons donc réédité !
Il s’agit pour son auteur de raconter l’histoire de l’implantation de l’Actinidia en pays d'Orthe. Une histoire récente (les premiers essais ont eu lieu vers 1965) mais qui prit très vite une ampleur économique conséquente. Le kiwi arrivait avec ses promesses au moment où l’agriculture cherchait un second souffle, les structures foncières et les productions traditionnelles ne permettant plus d’offrir des perspectives d’avenir aux enfants des agriculteurs.
Cette “saga” du kiwi prend en compte la dimension humaine de la production. Il n’est pas question ici de s’attarder sur les notions de productivité et de technicité mais de comprendre le cheminement du développement d’une production. Son exemplarité liée à des conditions agronomiques et climatiques très locales permet de reproduire le processus sur l’ensemble des cultures connues jusque là … et à venir.
Reste le savoir-faire des individus, leur capacité à surmonter les difficultés, à innover, à dessiner l’avenir. Et ça, les Orthenses savent le faire…


Vous pouvez commander cet ouvrage sur "Éditions ORTHENSES" (clic)